Définir la faim
« Je suis très étonnée de constater ne pas avoir envie de me jeter sur tous les aliments qui m’entourent. À partir du moment où l’on donne à son corps ce dont il a réellement besoin, les aliments perdent de leur attractivité. »
La faim stimule un comportement adapté qui vise à répondre à une dette énergétique du corps. Nous avons tout simplement besoin de manger.
Il existe différents types de faim :
1- La faim de l’estomac (la plus connue) : une sensation gastrique qui varie d’une personne à l’autre, et peut être désagréable. Si l’on ressent un creux dans l’estomac, en haut du ventre au niveau du diaphragme, une contraction, des gargouillements, il s’agit bien de faim physiologique.
2- La faim des yeux qui consiste à se régaler en contemplant les aliments et le monde extérieur. Le but est qu’en voyant un aliment, le corps puisse se rappeler qu’il en a besoin et vous demander de le consommer, puis s’arrêter à une calorie près.
3- La faim du toucher : toucher les aliments, découvrir leur texture. Le crémeux, mou, compact, sableux sont autant de textures qui peuvent être utilisées par le corps comme moyen de communication pour vous dire qu’il a besoin des nutriments qu’ils contiennent.
4- La faim des oreilles : le plaisir de manger vient aussi de ce que nous entendons, comme ce son particulier lorsque l’on croque dans une chips. Auriez-vous envie d’une chips toute molle ? La faim des oreilles s’exprime aussi bien par tout bruit que peuvent faire les aliments pendant leur préparation que pendant leur consommation par autrui.
5- La faim du nez : bien connue des commerçants qui vaporisent à l’entrée de leur magasin des odeurs agréables de croissants chauds, c’est l’odeur qui amène le corps tout entier à désirer un aliment. La langue à elle seule détecte uniquement cinq saveurs. Les arômes des aliments, quant à eux, sont perçus par le nez. Être humain, c’est pouvoir ressentir plus d’un millier d’odeurs différentes.
6- La faim de la bouche : le corps demande de goûter un aliment afin de le mémoriser, de répondre à la curiosité gustative corporelle et physiologique du besoin alimentaire. La bouche permet aussi d’éprouver des sensations agréables. Le plaisir de mettre un aliment dans la bouche, c’est le plaisir des saveurs, des odeurs, etc.
7- La faim des cellules : il s’agit d’une faim du corps, d’une faim intuitive ; celle dont nous sommes dotés à la naissance, reliée à la sagesse du corps, et qui n’est pas déroutée par nos conditionnements.
8- La faim de l’esprit, de toutes les pensées : elle représente ce que l’esprit vous raconte, vos jugements, vos auto-injonctions qui dictent votre comportement. C’est elle qui vous culpabilise et vous demande un tel contrôle, sous peine de grossir. En fin de compte, c’est elle qui vous fait grossir !
9- La faim du cœur répond à un besoin physiologique de réconfort. Avez-vous remarqué à quel point on peut ressentir une irritabilité, une nervosité importante quand on a faim, quand on est en manque de nourriture ? Cette faim régule les sécrétions cérébrales des neurohormones, qui sont responsables de nos émotions agréables (endorphine, ocytocine, etc).
Définir la satiété
La satiété ne peut se ressentir qu’après avoir pris conscience d’un ensemble de sensations. En effet, elle repose sur des critères subjectifs survenant à la fin du repas. Physiologiquement, cela s’explique par le mécanisme suivant : lorsque le Corps n’a plus besoin de l’aliment en question, donc de ses nutriments (protéines, lipides, glucides, micronutriments), ni de sa fonction réconfort, il ferme les bourgeons du goût (les récepteurs de saveur situés sur la langue). Ainsi, la perception des saveurs et du plaisir gustatif diminue.
Essayez de vous poser les questions suivantes :
- Est-ce que j’ai encore faim ?
- A mi-assiette : est-ce que, ici et maintenant, je vais encore apprécier le plat ?
- Puis-je toujours ressentir le plaisir de la saveur des aliments alors que je n’ai plus faim ?
- Comment vais-je savoir que le repas est terminé ?
- Pourquoi vais-je arrêter de manger ?
Plus qu’une sensation corporelle, la satiété reflète un sentiment, une impression ou encore une envie de s’arrêter (et oui, c’est possible !). C’est pourquoi elle reste si difficile à identifier ! Plus votre passé est jonché d’expériences restrictives et compulsives, plus vous mettrez du temps à retrouver la perception de ce sentiment. L’impression de perte de saveur et la baisse de l’intensité du plaisir procuré par cette saveur devraient provoquer le signal d’arrêter.
Comment donc se faire aider ?
Vous seul pouvez faire un travail pour ressentir la faim et la satiété, mais vous ne pouvez pas le faire seul. Le conditionnement, le sentiment de peur, fusionnent souvent avec le « MOI ». Ainsi, seule une personne extérieure et professionnelle peut vous soutenir dans votre démarche.
Les diététiciens-nutritionnistes comportementalistes utilisent différents outils thérapeutiques comme l’analyse fonctionnelle alimentaire, les principes de pleine conscience, la thérapie ACT, la nutrithérapie ou encore la psychonutrition pour accompagner au mieux leurs patients vers la découverte la faim et de l’apparition de la satiété.
Se faire aider, c’est franchir le pas, celui qui demande le plus de courage : prendre un rendez-vous initial afin d’établir un bilan des troubles qui permet de mettre en place un protocole de soin adapté à chaque personne.
Reconnaître la faim et la satiété, c’est reprendre contact avec son corps pour entendre l’heure de ses besoins, ses envies spécifiques et le stop à satiété. Le secret : s’arrêter à satiété, c’est accepter de se faire plaisir !
Si votre plaisir rime avec boulimie ou hyperphagie, cela signifie que vous avez besoin d’un accompagnement professionnel sérieux et personnalisé, avec des experts spécifiquement formés à aider les patients à se sortir de ce cercle infernal.
Si vous sentez ou savez que vous souffrez de ce type de trouble émotionnel alimentaire, je vous propose de vous procurer mon livre : « Je me libère de ma boulimie » qui vous sera d’une aide précieuse.
En route vers la guérison !