La pleine conscience alimentaire

La pleine conscience démontre son efficacité pour nous rendre de plus en plus conscient des forces qui nous poussent à manger. Elle nous relie à notre faim des cellules, avec sagesse. Elle nous apprend à nous connecter à notre plaisir.

Définition de la pleine conscience alimentaire

La pleine conscience se cultive pour être de plus en plus conscient des forces qui nous poussent à manger. Elle nous relie à notre faim des cellules, avec sagesse. Elle nous apprend à nous connecter, à nous découvrir tout entier (esprit-cœur-histoire-pensées-émotions), à mieux nous connaître. Manger en pleine conscience, c’est se plonger dans une exploration de soi, manger et écouter ce qui se passe en soi, sans jugement. C’est vivre cette expérience de vie avec authenticité.

Cette approche de pleine conscience agit à la fois sur :

  • la régulation des émotions,
  • l’écoute du corps,
  • des signaux de satiété,
  • l’auto-compassion,
  • les ruminations,
  • l’engagement dans des actions concrètes efficaces.

 

Pratiquer la pleine conscience consiste à porter attention à l’instant présent, ici et maintenant, à observer, sans jugement, ce que l’on fait et ce que l’on mange, avec curiosité et bienveillance envers soi-même et son environnement.

Se nourrir en pleine conscience

Comment donc observer et porter son attention sur ce que l’on mange ? Le principe, en pleine conscience, est que chaque bouchée, chaque prise alimentaire, soit désormais en accord avec votre rythme alimentaire ainsi qu’avec la notion de plaisir. Le fait d’accepter de ressentir du plaisir donne la possibilité à votre corps de vous dire quand il est rassasié. Pour cela, il s’agit d’essayer de percevoir le goût et les saveurs des aliments sans tenir compte des idées et des jugements qui y sont associés.

Comment je me suis formée à la pleine conscience

La pleine conscience, je l’ai découverte très tôt, mais j’en ai pris conscience très tard. Cependant, très tôt, dès l’enfance, ma grand-mère m’a sensibilisée à l’instant présent sans jugement. J’ai été bercée par des petites phrases pleines de sens : « Profite aujourd’hui, demain sera un autre jour », « ça se passe ici et maintenant » , « ce n’est ni bien, ni mal, on fait ce qu’on peut avec qui on est. C’est tout ! », ou encore : « regarde le ciel, il nous rappelle que nous sommes humains ». Quelle sagesse ! Résilience et acceptation étaient les deux grands principes de cette incroyable femme qui avait vécu la guerre et subi des mésaventures incroyablement difficiles. Au lieu d’être aigrie, elle est devenue profondément aimante, pleine de gratitude envers la vie. Bref, la pleine conscience, comme Obélix dans sa marmite, je suis tombée dedans quand j’étais petite.

Puis, il y a presque 20 ans, au début de ma carrière, j’ai rencontré Yasmine Liénard, psychiatre et bouddhiste, qui a pour la première fois, mis un mot sur ma façon de travailler : « la pleine conscience ». A l’époque, je décrivais mon travail comme une rééducation pour accepter la réalité : « tu as chaud, tu enlèves ton pull ; tu as froid, tu mets ton pull ; tu as envie de faire pipi, tu vas aux toilettes ; tu as faim, tu manges. » Simple, mais si compliqué pour les patients !

Il y a presque 10 ans, je suis partie vivre en Asie. Et là, j’ai découvert la pleine conscience, la pratique de la méditation simple et quotidienne en toute liberté. En Asie, la méditation n’implique pas forcément de s’asseoir sur un coussin. C’est un mode de vie. On prend rendez-vous avec soi et « on laisse parler les petits singes qui sont en nous. » Non guidée, la méditation vit à l’intérieur de soi comme des instants de pause naturels. Dans les transports, en rêvassant sur un transat, à son bureau, etc.

En rentrant en Europe, j’ai obtenu une certification. Depuis j’observe cette pratique de la méditation à l’européenne. Un contrôle arrosé d’injonctions semble être proposé dans bien des cas : « il faut méditer tous les jours ! », « il faut méditer dans le calme ! », etc. Bref, la pleine conscience devient peu à peu un sujet de contrôle. Antinomique, non ?

Comment j’intègre la pleine conscience dans mes thérapies

J’accompagne mes patients vers la prise de conscience pour les sortir de leur souffrance. Accepter ses émotions, c’est apprendre à les vidanger et vivre plus facilement et plus librement. Je leur propose ainsi de porter leur attention sur des moments de leur comportement afin d’observer leur ressenti de corps, les pensées jugeantes et leur « moi » – qui voudrait juste vivre sans ces voies malveillantes qui ne cessent de l’accabler.

Voici quelques objectifs des suivis :

Retrouver le « plaisir juste »

Que veut-on dire par « plaisir juste » ? Le comportement alimentaire est un comportement physiologique comme les autres, qui procure du plaisir et permet d’échapper à une sensation de mal-être : celle d’avoir faim. Ce plaisir régule ainsi les apports alimentaires en quantité et en qualité nutritionnelle, en fonction des besoins physiologiques et psychiques. Le « plaisir juste » est celui d’une consommation en pleine conscience, qui régule ces apports dans l’harmonie.

Afin de retrouver son plaisir, je guide le patient pour qu’il mobilise tous ses sens. Ainsi, le fait d’observer la couleur, la forme, le toucher et l’odeur d’un aliment joue un rôle essentiel pour apprivoiser son plaisir. L’odorat, la vue, l’ouïe et le goût sont des sens qui stimulent les émotions remettant en question notre relation alimentaire.
Pour certains, le plaisir est synonyme de perte de contrôle, de faiblesse. Les médias le savent bien : « une petite faiblesse qui vous perdra » reste un slogan publicitaire très connu ! Le ressenti de votre plaisir se lie-t-il à votre culpabilité ?

Retrouver le plaisir des saveurs à l’instant présent

Partir à l’aventure de nouvelles saveurs, c’est reconquérir son identité culinaire. J’intègre ces principes de pleine conscience via la notion d’essais, dont voici quelques-uns. N’hésitez pas, à votre tour, à les « essayer ». N’oubliez pas, essayer ne signifie pas « réussir ».

  • Prenez votre aliment préféré. Regardez-le sous tous les angles, sentez-le, découvrez-le comme si vous ne l’aviez jamais vu. Puis, portez-le à la bouche pendant 20 secondes avant de l’avaler.
  • Quelles ont été vos émotions avant, pendant, après ?
  • Vous accordez-vous le droit de ressentir du plaisir alimentaire ? Que risquez-vous à ressentir du plaisir ?

Pour aller plus loin dans cette réflexion sur la pleine conscience alimentaire, vous trouverez d’autres types d’essais dans mes livres, notamment « Je me libère de ma boulimie », qui vous sera d’une aide précieuse.

Si vous souhaitez être accompagné pour vous sortir d’une relation alimentaire conflictuelle via la pleine conscience, c’est franchir le premier pas qui demande le plus de courage. Faites-vous ce cadeau, prenez rendez-vous afin d’établir un bilan des troubles qui permet de mettre en place un protocole de soin adapté.

Et en route vers la pleine conscience alimentaire !

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Florence Pujol
Florence Pujol

Je suis Diététicienne-Nutritionniste Comportementaliste spécialisée dans les troubles des conduites alimentaires.

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