Dans cet article, je souhaite m’attarder sur les deux sciences complémentaires que sont la nutrition – théorie qui établit les processus de la digestion des aliments à la croissance ou maintien d’un organisme, c’est-à-dire le rapport entre alimentation, fonctionnement du corps et santé – et la diététique – étude appliquée de l’art de se nourrir pour atteindre un bien-être physique et psychique individuel.
Comme vous devez désormais le savoir, j’aime faire l’exercice de définir les mots avec précision. Je reviens aux racines, je creuse, je tire des fils. Je vois en effet dans le fait d’être claire et didactique, une vraie valeur ajoutée que je m’efforce de vous apporter, chers lecteurs, car je l’apprécie chez les autres experts, tous domaines confondus.
Alors, c’est parti !
DÉFINITION DE LA NUTRITION, SCIENCE THÉORIQUE
L’homme mange pour avoir des forces, pour se faire plaisir, pour faire plaisir (une bouchée pour maman !), pour partager un moment convivial, parce qu’il trouve un aliment bon, par curiosité culinaire, par envie, par stress, pour compenser, par obligation, par réflexe, par habitude, pour se sentir mieux… Bref, pour vivre et en vivant !
Les scientifiques se sont donc penchés sur cette science indispensable à la survie humaine, appelée la nutrition. Science de l’action de se nourrir, la nutrition étudie le rapport entre alimentation et santé. Au carrefour de la biologie, de la physiologie, de la physiopathologie, de la biochimie, de la médecine, de la psychologie et de la connaissance alimentaire ou agroalimentaire, cette science analyse la transformation chimique des nutriments, appelée “métabolisme”, en vue de leur assimilation pour la croissance, l’entretien et le fonctionnement de l’organisme.
Cette science appliquée qu’est la nutrition vise donc à comprendre le fonctionnement du corps humain et à formuler des recommandations alimentaires ou médicales visant à le maintenir en bonne santé.
Dans son acception non scientifique mais commune, le Larousse définit la nutrition comme l’ “Ensemble des processus d’assimilation et de dégradation des aliments qui ont lieu dans un organisme, lui permettant d’assurer ses fonctions essentielles et de croître.” Au sens commun, la nutrition représente donc l’ensemble des apports alimentaires et la composition nutritionnelle. Une ration alimentaire (quantité de nutriments) est calculée à partir de l’addition chiffrée des protéines, lipides et glucides, puis estimée en pourcentage d’apport énergétique total.
En tant que fonction physiologique, la nutrition a en fait pour but de stabiliser des constantes sanguines et des fonctionnalités nécessaires. Elle désigne alors l’ensemble des phénomènes d’absorption de nourriture, d’assimilation par la digestion, de métabolisation à des fins énergétiques, de catabolisme ou de synthèse, d’anabolisme et d’élimination (“excrétion”) des déchets.
Au sens large, la nutrition regroupe donc l’ensemble des connaissances visant à s’alimenter en optimisant son capital santé. Même si l’acte de se nourrir existe, certes, depuis la naissance du vivant, la nutrition est une science assez nouvelle. L’obésité par exemple n’a été reconnue comme maladie et problème de santé publique par l’OMS qu’en 1997.
DÉFINITION DE LA DIÉTÉTIQUE, SCIENCE APPLIQUÉE
La diététique maintenant…
Souvent définie à tort, par une notion de restriction ou de régime alimentaire, la diététique est, en réalité, un art de se nourrir pour atteindre un bien-être physique et psychique. Cette science des pratiques alimentaires équilibrées s’attache non seulement, comme la nutrition, aux besoins organiques, mais également aux besoins psychiques, émotionnels, culturels ou gustatifs d’un individu.
Cette harmonie nutritionnelle entre les nécessités chimiques et l’existence de l’être s’appuie, selon les cultures, sur des critères différents. Les plus anciens remontent à l’Antiquité : père de la diététique, Hippocrate, médecin grec du temps de Périclès, élabora les premiers régimes alimentaires en fonction de la digestion, des “humeurs” et de la température. C’est ainsi que la diététique hippocratique relia santé et alimentation.
Quelles que soient les matières retenues, on peut considérer que tous les aliments sont diététiques dans la mesure où ils apportent tous des nutriments et des saveurs. L’utilisation du terme “diététique” au sens “amaigrissant”, “sain” ou “sans graisse” ou “sans sucre” est un abus de langage. En réalité, le contraire de “diététique” est “toxique”, ou “mauvais sur le plan gustatif”.
Un comportement alimentaire peut être qualifié de diététique s’il permet le maintien d’un bien-être psychique et corporel ou l’acquisition d’un mieux-être.
Comment ne pas conclure de cette petite plongée d’exploration de la nutrition et de la diététique,
1- que de la théorie à la pratique, ou encore de la nutrition à la diététique, il y a une composante essentielle et multifactorielle : le comportement… c’est-à- dire qu’il y a un monde !
2- qu’au cœur de la vie, l’action de se nourrir reste un acte aussi indispensable et important pour l’homme que la décision de s’octroyer un plaisir gourmand.
À quoi servirait en effet la survie sans la vie, sans le vivant ?
