Lorsque j’ai défini le terme de “diététicien-nutritionniste” dans mon “Que sais-je“ “Les 100 mots de la diététique et de la nutrition” en 2010, il y avait bien moins de profusion et de confusion dans l’industrie de la diététique et de la nutrition. Et pourtant, les contours de ce métier très spécifique étaient déjà flous pour le grand public.
Aujourd’hui, la variété des professionnels en exercice s’étant accrue, je me suis dit qu’il serait intéressant de de-décomplexifier le sujet. C’est l’exercice que je fais pour vous dans cet article.
Les différents métiers dans la sphère de la nutrition
Médecin Nutritionniste
Nutritionniste
Coach en nutrition
Diététicien
Professionnel para-médical diplômé au minimum d’un BTS ou DUT en diététique (1800 à 2500 heures de formation), titulaire d’un diplôme d’Etat et d’un numéro ADELI, autorisé à exercer la profession de diététicien (diététicienne). L’adjectif “nutritionniste” qui peut qualifier le « diététicien », est optionnel. Il peut exercer en libéral dans un cabinet, dans un établissement de santé (hôpital, clinique, maison médicalisée) ou encore dans une collectivité (école, entreprise, maison de retraite). Ses pratiques sont strictement réglementées.
Allons maintenant plus dans les détails…
Que fait un Diététicien-Nutritionniste ?
Le diététicien est un professionnel paramédical spécialiste de la nutrition et de la diététique. Son rôle est de conseiller et de rééduquer un individu, bien portant ou atteint d’une pathologie, dans le but de modifier un comportement alimentaire.
Ainsi, il évalue les besoins nutritionnels, pose un diagnostic, donne des conseils adaptés en vue d’une amélioration de l’état physiologique du patient. Il intervient en accompagnement d’un soin, parfois d’une prise en charge médicamenteuse.
Il peut former et éduquer ses patients en matière de nutrition, qu’ils viennent à lui avec une pathologie, un diagnostique ou alors un mal-être. Il peut mettre en place un programme alimentaire adapté aux besoins du patient, à ses traitements, à ses envies, à son mode de vie etc.
Sous le statut d’expert, de consultant, de rédacteur ou d’animateur, il est donc habilité comme je le disais, à exercer en cabinet libéral, dans la fonction publique (établissements hospitaliers, administratifs, scolaires), ou en entreprise, selon son choix et les époques de sa carrière.
La presse féminine, entre autres, friande de conseils de ces experts, a popularisé le terme de “nutritionniste”. En réalité, c’est un abus de langage car cette appellation qualificative ne correspond à aucun diplôme spécifique et sérieux. Seul le diplôme de « diététicien » est octroyé à la suite de l’obtention d’un diplôme d’Etat spécifique, le DUT ou BTS de diététique.
Les compétences du diététicien-nutritionniste couvrent un champ complet, non médicalisé, mais dans la sphère paramédicale, de ce qu’est la nutrition.
Qu’est-ce qu’une Diététicienne-Nutritionniste Comportementaliste ?
Je suis donc “diététicienne” depuis 2002 selon la définition de la loi française, “diététicienne-nutritionniste” puisque l’utilisation du qualificatif est libre et autorisée. L’adjectif “comportementaliste”, qui signifie “spécialiste du comportement de l’être humain”, et dans mon cas de dieteticienne « spécialiste du comportement alimentaire”, exprime que mon accompagnement de professionnel paramédical auprès de chaque patient passe par une invitation à modifier durablement son comportement alimentaire individuel et unique. Que le patient soit “officiellement” malade ou non, diagnostiqué ou non, je considère que c’est la seule façon d’atteindre et de maintenir l’équilibre alimentaire et donc le bien-être pondéral. C’est pourquoi il m’a toujours semblé essentiel d’utiliser ce titre professionnel complet.
Je précise ici que tous les diététiciens ne sont pas comportementalistes, puisque l’aspect comportemental ne fait pas partie des études initiales de diététique, mais donne lieu à un diplôme supplémentaire de spécialisation. Pour ma part, j’ai obtenu en 2003 le Diplôme Troubles du Comportement Alimentaires à l’Université Paris V René Descartes, attachée à l’hôpital Psychiatrique Sainte-Anne. Je l’ai complété par le Diplôme Nutrition du sport (technique de la performance alimentaire) et Troubles des Conduites Alimentaires à l’Université Paris VI Pierre et Marie Curie, attachée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Les dérives sont encadrées
Puisque la santé est un sujet sérieux, il est clairement encadré en France, et ce afin de protéger chacun d’entre nous, patients comme professionnels. Voici quelques éclairages :
Article L4371-3, modifié par Loi n°2007-127 du 30 janvier 2007 – art. 14 () JORF 1er février 2007
“Le diplôme mentionné à l’article L. 4371-2 est le diplôme d’Etat français de diététicien.
Les modalités de la formation, ses conditions d’accès, ses modalités d’évaluation ainsi que les conditions de délivrance du diplôme d’Etat sont fixées par voie réglementaire.”
“Seules peuvent exercer la profession de diététicien les personnes titulaires du diplôme d’Etat mentionné à l’article L. 4371-3 ou titulaires de l’autorisation prévue à l’article L. 4371-4 ou mentionnées à l’article L. 4371-7.
L’intéressé porte le titre professionnel de diététicien, accompagné ou non d’un qualificatif.”
Article L4372-2
Modifié par LOI n°2009-526 du 12 mai 2009 – art. 125
“L’usage sans droit de la qualité de diététicien ou d’un diplôme, certificat ou autre titre légalement requis pour l’exercice de cette profession est puni comme le délit d’usurpation de titre prévu à l’article 433-17 du code pénal.
Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l’article 121-2 du code pénal, de l’infraction définie au présent article encourent l’amende prévue à l’article 433-17 du code pénal suivant les modalités prévues par l’article 131-38 du même code, ainsi que les peines prévues aux 2° à 4° de l’article 433-25 du même code.”
J’ajoute ici un élément important. Quand on agit comme un diététicien sans l’être, on risque le pénal et les amendes financières assorties. Ce que l’on n’imagine pas, est que donner des mauvais conseils alimentaires à certains patients peut causer de graves incidents médicaux, voire même le décès du patient, par exemple en donnant des conseils de dose inappropriée de légumes à un patient prenant des médicaments de type anticoagulant, ou un régime hyper protéiné à un patient souffrant de troubles rénaux etc..
Comment donc faire un choix éclairé d’accompagnement dans votre situation unique ?
Pour choisir le professionnel qui sera le plus à même de vous accompagner, soyez au clair avec votre situation, vos besoins et vos envies. Vérifiez bien les “étiquettes” (formations et diplômes), les spécialités et les champs d’action de chacun. Une base d’apprentissage ne suffit pas pour tout soigner.