Comme tout le monde le sait, on n’écrit pas un ou des livre(s) pour gagner de l’argent. Quelles ont donc été mes motivations pour faire ce travail, qui est long et rigoureux… voire même difficile à certains égards pour la dyslexique que je suis ? Comment ai-je envie d’aider, d’outiller et d’aiguiller grâce à des livres?
POURQUOI ET COMMENT J’EXERCE MA PROFESSION DE DIÉTÉTICIEN-NUTRITIONNISTE ?
Commençons par le commencement. Partons des racines. Ma raison d’être professionnelle est d’accompagner toute personne qui en exprime le besoin, à sortir de sa prison alimentaire douloureuse et à se sentir en harmonie avec son corps.
Depuis 20 ans, j’aide donc au quotidien mes patients du monde entier à devenir des libres-mangeurs pour être dans un bien-être avant, pendant et après toute prise alimentaire. Loin des régimes ou cadres stricts, mon approche de la relation à l’alimentation est comportementale. Certains de mes patients souffrent d’un trouble alimentaire diagnostiqué, qui peut être très pénible et douloureux, d’autres sont en quête d’un mieux-être structurel.
Comment est-ce que j’aide mes patients ?
- en cabinet, actuellement à Paris et à Amsterdam (Pays-Bas)
- à distance via des télé-consultations
- et… avec des livres ! Trois à mon actif pour être très précise :
- “Les 100 mots de la diététique et de la nutrition” (2010),
- “Je mange et je suis bien” (2014),
- “Je me libère de ma boulimie” (2021)
POURQUOI AI-JE ÉCRIT DES LIVRES ?
Je crois que l’écriture de chacun de ces ouvrages a été motivée par un besoin professionnel d’une part et l’envie de service d’intérêt général d’autre part.
En tant que diététicienne-nutritionniste, le processus d’écriture et la réalisation d’un livre me permet :
- de rassembler en un lieu mon expertise sur des sujets très précis ;
- de me lancer dans des lectures complémentaires de rapports, de recherches, de thèses en tous genres dans différents pays ;
- d’affirmer haut et fort la vérité scientifique et paramédicale loin de la vulgarisation parfois déformatrice et de la désinformation ;
- d’être identifiée pour mes expertises de niche spécifiques dans un univers qui se transforme beaucoup, apportant parfois de la confusion quant aux spécificités de chaque type de professionnel ;
- de disposer d’un outil sur mesure de support à la thérapie comportementale alimentaire pour accompagner les patients que je suis en consultation, afin d’optimiser leur cheminement avec un outil concret, efficace et pratique dont ils disposent entre les consultations et sur lequel je peux par exemple leur demander de remplir un tableau.
Pour ce qui est de ma contribution sociétale au-delà des murs de mon cabinet ou de l’écran de mon ordinateur, mes motivations sont :
- de tomber dans les mains de celles et ceux qui cherchent des solutions qui marchent pour en finir pour de bon avec leur mal-être ;
- de donner un accès facile, non intimidant et très peu coûteux à une forme d’accompagnement au moins, qui permette déjà d’alléger les souffrances et l’isolement par la simple aide à se comprendre.
- d’aider les personnes qui souffrent à commencer leur chemin de guérison même si l’accompagnement et la prise en charge tardent à se mettre en place ;
- de permettre aux proches de personnes souffrant de pathologies alimentaires, de comprendre, soutenir et accompagner la ou les personnes qu’ils aiment à sortir de cette situation douloureuse parfois infernale ;
- d’éduquer et de familiariser les accompagnants non spécialisés dans les troubles des conduites alimentaires ;
- de transmettre mon expérience de prise en charge de la diététique comportementale aux professionnels qui désirent l’exercer, pour éduquer.
Cela fait un bon nombre de raisons, n’est-ce pas ? De mon point de vue, le jeu en vaut la chandelle, sans compter que j’aime les petits défis !
COMMENT S’APPUYER SUR DES LIVRES-RESSOURCE ?
Mon premier point est qu’il est important de ne pas oublier que la problématique de la souffrance ou du mal-être alimentaire relève de nombreux facteurs individuels. Elle est donc trop complexe pour être résolue à l’aide de seuls conseils nutritionnels écrits. Un livre, même très complet et précis, ne peut pas remplacer un suivi nutritionnel comportemental individuel avec un praticien. Il peut cependant accompagner une démarche de changement pour atténuer le stress alimentaire. Encore une fois, pousser la porte d’un professionnel est souvent difficile, mais c’est salutaire. Le livre est une bonne façon de se tenir sur le palier avant de sonner.
Mon deuxième élément de réponse est que depuis mon premier ouvrage en 2010, je me suis appliquée à écrire d’une façon qui rend la lecture de mes livres non contraignante et non culpabilisante. J’écris mes livres comme des guides qui accompagnent tout au long du chemin qui mène à la liberté alimentaire et comportementale. Pour ce faire, j’explique, je détaille, je rassure, je soutiens. Une question, un besoin de précision, une angoisse = une réponse.
Mes trois livres sont “libres de lecture”. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise manière de les lire. Ils s’adaptent aux rythmes, aux envies et aux préoccupations de chaque lecteur. Les sommaires servent de repère afin de s’orienter, mais on peut les commencer par la fin, le début, le milieu, les lire entièrement ou juste certains paragraphes pour apaiser ses angoisses ou trouver ses réponses les plus pressantes. Ces livres sont vraiment conçus pour être lus dans n’importe quel sens ! Mon postulat est que pour cheminer vers la liberté, il est important de commencer par se sentir libre dans sa lecture, sans injonctions. Quoi de plus naturel ?
Voila comment je conçois concrètement que l’on puisse s’appuyer sur un livre-ressource sur le chemin qui mène à devenir un libre-mangeur & dans une vie professionnelle. Les livres ne peuvent pas remplacer une thérapie alimentaire individuelle avec un diététicien-nutritionniste, mais il sont un outil précieux pour le patient comme pour le thérapeute.