On entend souvent qu’il suffit d’écouter son corps pour mieux manger. En théorie, c’est vrai : apprendre à reconnaître ses sensations de faim, de satiété et de plaisir alimentaire est essentiel. Mais en pratique, c’est bien plus complexe, surtout quand on parle de troubles du comportement alimentaire (TCA) comme l’anorexie ou la boulimie.
Un corps en sous-nutrition ne peut pas envoyer des signaux fiables. Quand il manque de carburant, il passe en mode survie :
- Il dérègle ses hormones de la faim et de la satiété.
- Il ralentit son métabolisme pour économiser de l’énergie.
- Il altère la perception de la faim et des besoins, y compris au niveau du cerveau.
👉 Demander à quelqu’un en restriction de « s’écouter », c’est comme lui demander de suivre une boussole cassée.
Avant de pouvoir se fier à ses sensations, il faut d’abord réparer ce qui a été fragilisé : restaurer un état nutritionnel stable, réapprendre à nourrir son corps suffisamment et, surtout, faire un travail thérapeutique pour comprendre ce qui a conduit à la perte de repères.
L’écoute de soi est un outil précieux, mais il n’a de sens que lorsque le corps est en état de l’utiliser. Avant de vouloir se reconnecter à ses sensations, il faut d’abord reconstruire un terrain solide.
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